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Les erreurs d’empotage des conteneurs les plus répandues

Dernière mise à jour : 26 oct.


Découvrez les erreurs les plus fréquentes dans le chargement et l’arrimage des marchandises dans les conteneurs selon le code CTU et IMDG. Espaces vides, calage, répartition des masses, barres à piston, cales clouées… Un guide complet et pratique pour éviter les non-conformités et les accidents.


Introduction

Sur le terrain, j’ai vu passer chaque semaine des conteneurs dont le chargement pose problème.Entre les espaces vides non comblés, les coussins de calage mal utilisés ou encore la mauvaise utilisation de lattes transversales, les erreurs d’arrimage sont légion.


Certaines erreurs semblent anodines… jusqu’à ce qu’elles provoquent un dégât de cargaison, un refus d’embarquement ou pire : un accident grave.

Dans cet article, je vous partage les erreurs les plus répandues que j’ai rencontrées lors de mes inspections, ainsi que les références officielles du code CTU et IMDG pour bien comprendre les exigences.


1. Les espaces vides non comblés

Non-conformité: espaces vides aux portes non comblés
Non-conformité: espaces vides aux portes non comblés

C’est l’une des erreurs les plus courantes. Certains empoteurs ignorent souvent qu’il existe une tolérance : soit tout est comblé (même les vides minimes), soit rien du tout.

Les espaces vides fragilisent l’arrimage et provoquent des mouvements dangereux pendant le transport. Hélas, nous constatons souvent des vides trop importants.


Comment savoir si un vide de chargement doit nécessairement être comblé ?


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« La somme des espaces vides dans n’importe quel plan horizontal ne devrait pas dépasser 15 cm. »CTU, Annexe 7.2.3.6


Maintenant, nous le savons, c’est 15cm d’espace « cumulés ». Autrement dit , pour un chargement centré, c’est 7,5cm maximum de chaque côté.

 

💡 Astuce pratique :


Combler nécessite du matériel mais on peut anticiper cela au maximum :


Optez, si possible, pour un "arrimage solidaire", qui demeure la technique d’arrimage la plus performante en conteneur. Concrètement, la cargaison doit occuper la quasi-totalité de l’espace et s’appuyer contre les parois résistantes du conteneur. Les vides résiduels seront comblés par des dispositifs appropriés (coussins de calage, palettes vides, etc.).


  • Ajuster la hauteur des palettes si nécessaire pour occuper toute la place au sol).


  • Prévoyez un conditionnement ou une palettisation réduisant au maximum ces espaces, par exemple avec des palettes 100 x 120 cm (rien à combler dans l’axe transversal). Attention : Un chargement de palettes 100 x 80 cm sera automatiquement comblé sur toute la longueur grâce à des coussins de calage adaptés.

    C’est encore plus vrai pour les cargaisons irrégulières où il est difficile et risqué de placer des coussins de calage sur des surfaces non planes.


⚠️ Attention aux portes ! Même si vous pensez qu’un espace de 10 cm est acceptable, ces vides s’additionnent. On dépasse vite les 15 cm autorisés dans le plan horizontal.


2. Mauvaise utilisation des coussins de calage / sacs de fardage (CTU)


Non-conformité: coussin de calage aux portes
Non-conformité: coussin de calage aux portes

Il existe de nombreuses de nombreuses problématique avec les coussin calage / sacs de fardages ("airbags" dans le jargon).


Le code CTU nous indique qu’ils ne devraient pas être utilisés pour bloquer l’espace à l’entrée des portes (Erreur ultra récurrente et souvent sous-estimée).


Les coussins de calage (ou sacs de fardage gonflables) sont très résistants — jusqu’à 5 t/m² pour les petits modèles — mais paradoxalement très fragiles.


Citations du code CTU:


« Ces sacs ne devraient pas être utilisés pour bloquer l'espace situé à l'entrée» , CTU, Annexe 7.2.3.8

 

3 raisons pour expliquer cela :


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Premièrement, les parties saillantes des portes peuvent également endommager les sacs (« Placer les sacs d’arrimage sur des surfaces planes et ne pouvant les endommager. », CTU). En refermant la porte, le coussin peut avoir été perforé sans que personne ne s’en aperçoive.

 

Deuxièmement, la majorité des coussins de calage sont de niveau 1, et ne seront pas adaptés aux vides longitudinaux (La norme AAR nous indique: "Level 1, Pneumatic Dunnage as Lateral Void Fillers and/or Load Securement in Certain Intermodal Applications"). Un chargement complet venant s’appuyer sur un coussin de niveau 1 aux portes viendra dans bien des cas dépasser la capacité d’arrimage du dispositif. Il y a une différence entre une palette venant au contact du dispositif ou 10 palettes dans l’axe longitudinal (force d’inertie bien plus grande à estimer) !

 

Troisièmement, il existe un risque d’ouverture brutale des portes, ce qui constitue un danger potentiel pour les préposés au déchargement, « à moins que des précautions ne soient prises pour empêcher cette ouverture » (Code CTU).


Pour la grande majorité des coussins de calage: Ne pas combler des vides de chargement supérieurs à 30 cm !


Coussin de calage improprement utilisé pour combler un vide de plus de 30cm
Coussin de calage improprement utilisé pour combler un vide de plus de 30cm

Le point critique : 30 cm


Selon la norme AAR, les coussins sont testés et validés uniquement lorsque l’espace vide reste inférieur ou égal à 30 cm (en fonction du niveau de sécurité).


Lorsque l’on dépasse ce seuil, le coussin subit des contraintes qu’il ne peut pas supporter : surpression interne, cisaillement sur les arêtes des charges.


Résultat : Risque très élevé d’éclatement du coussin pendant le transport.


Dans nos formations, nous expliquons quels sacs de fardage utiliser et comment les positionner correctement pour garantir la conformité si vous souhaitez vous en servir dans l’axe longitudinal.


Savez-vous qu’il existe des coussins de calage offrant jusqu’à cinq niveaux de résistance.


  1. Quel est le type d’équipement le plus adapté à votre utilisation ?

  2. Avons-nous le droit de nous resservir d'un coussin de calage utilisé ?

  3. Comment utiliser un coussin de calage dans des vides supérieurs à 30 cm ?


3. Utilisation non conforme des lattes transversales et barres à piston


Non-conformité: Deux lattes transversales mal utilisées pour sécuriser l'arrière du chargement
Non-conformité: Deux lattes transversales mal utilisées pour sécuriser l'arrière du chargement

C’est très répandu… et pourtant totalement non conforme. Les lattes transversales enfoncées au marteau entre les parois d’un conteneur pour bloquer la cargaison longitudinalement, ce n’est pas une bonne idée.

Une latte de 235 cm x 10 cm x 5 cm ne résiste qu’à 750 daN (≈ 750 kg).


Pour un chargement de 25 000 kg (bois/ bois en transport maritime), il faut  12 latte suffiront pour sécuriser le chargement !


Illustration issue du code CTU (lattes transversales)
Illustration issue du code CTU (lattes transversales)

 



Les secousses du transport suffisent à les faire tomber. Le code CTU illustre d’ailleurs qu’il faut un montant vertical pour les maintenir (très différent de la photo ci-dessus).


Et les barres à piston ?


Encore pire ! Très utilisées dans les conteneurs frigorifiques, elles ne garantissent pas la retenue nécessaire (une résistance de 150 daN en moyenne par barre à piston, autrement di t extrêmement faible). .


💡 Solution :


Illustration issue du code CTU
Illustration issue du code CTU

Oubliez les lattes transversales, difficiles et longues à installer correctement (ou les palettes vides coûteuses qu'il faut sécuriser pour éviter les chutes), et privilégiez un arrimage en demi-boucle horizontale, la seule méthode réellement conforme et efficace. On vous montre comment la mettre en place lors de nos formations arrimage en vous recommandant les meilleurs fournisseurs du marché (nottament la gamme du fournisseur Cordstrap: "AnchorLash" ou "QuickLash").


4. Mauvaise utilisation des cales clouées


Non-conformité: Charges de plusieurs tonnes sécurisée avec 3 cales clouées sur un conteneur flat-rack
Non-conformité: Charges de plusieurs tonnes sécurisée avec 3 cales clouées sur un conteneur flat-rack

Ah, les fameuses cales clouées !Un bout de bois, deux clous, et voilà… erreur très répandue et souvent refusée par les compagnies maritimes, notamment sur les flat-racks.


Un clou de 5 mm inséré à 40 mm de profondeur résiste environ à 90 daN maximum — autant dire rien face à plusieurs tonnes de charge.





Citations du code CTU:


  • « Le clouage des planchers en bois tendre des conteneurs plates-formes, des plates-formes ou des engins de transport ouverts peut être admis si l’exploitant de l’engin l’approuve. » CTU, Annexe 7.2.3.5


  • « Immobiliser le chargement au moyen de bois équarri cloué n’est valable que pour un assujettissement secondaire. » CTU, Annexe 7.2.3.2


Autrement dit : les cales clouées seules ne sont pas un moyen de retenue valable. Elles doivent être combinées à un système d’arrimage principal (blocage ou assujettissement direct). Ce n’est pas interdit, mais ce n’est qu’un complément.


💡 Astuce pratique :


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Se servir des cales pour s’appuyer contre les entourages résistants de l'engin de transport; les clous (ou vis) servent alors à immobiliser le dispositif de blocage, qui repose sur une paroi solide conçue à cet effet.




Comment savoir si le bois est suffisamment résistant ? 


Rassurez-vous : la résistance d'un bon bois de calage est très importante.

Néanmoins, le Code CTU propose une méthode simple et fiable pour le déterminer.

 

 5. Mauvaise répartition des masses


Basculement du châssis L’une des erreurs les plus graves.
Basculement du châssis L’une des erreurs les plus graves.

Une mauvaise répartition du poids peut provoquer le basculement d’un véhicule ou une perte de contrôle, avec des conséquences parfois dramatiques.Je suis intervenu en tant qu’expert sur de nombreux basculements d’ensembles routiers liés à une mauvaise répartition : véhicules renversés sur la chaussée, châssis basculés après livraison, ou engins de manutention mis hors service suite au déséquilibre d’un conteneur.

 

Citation du code CTU:


« En général, le centre de gravité de la cargaison ne devrait pas avoir une position excentrée dépassant ± 5 %. La valeur empirique suivante peut être retenue : 60 % de la masse totale de la cargaison sur 50 % de la longueur du conteneur. Une position excentrée allant jusqu’à ± 10 % peut être acceptée dans certaines circonstances car des palonniers modernes servant à la manutention des conteneurs sont capables d’ajuster une telle position excentrée. » CTU Annexe 7.3.1.4

 

💡 Astuce pratique :


Réaliser un plan d’empotage et respecter strictement les consignes suivantes : le centre de gravité de la cargaison est centré latéralement et au dessous du milieu de la hauteur de l'espace de cargaison. Nous pouvons également retenir la règle empirique suivante : pas plus de 60 % de la masse totale de la cargaison sur 50 % de la longueur du conteneur.

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Utilisez un logiciel d’empotage pour vous assister. Dans nos formations, nous avons accompagné de nombreux empoteurs vers des solutions abordables leur permettant de préparer leurs plans tout en respectant la bonne répartition des masses.


6. Absence de consolidation à l’arrière du chargement


Basculement d'une palette de 1250 kg dès l'ouverture des portes du conteneur
Basculement d'une palette de 1250 kg dès l'ouverture des portes du conteneur

Pensez aux personnes qui déchargent les conteneurs !Les risques d’accidents sont énormes.Je parle en connaissance de cause : une palette de 1 250 kg de pommes de terre a failli m’écraser…Depuis, je garde toujours mes distances à l’ouverture des portes.

« Lors des dernières phases du chargement d’un engin de transport, il faut veiller à consolider l’avant de la cargaison pour éviter les chutes d’objets lors de l’ouverture des portes. » CTU, Annexe 7.3.2.7



Quelques techniques pour éviter de recevoir une charge sur la tête ?


  • « Identifier toute cargaison instable s’appuyant sur les portes qui risquent de s’ouvrir ou de tomber lors de l’ouverture des portes. » CTU, Annexe 5.6


  • « Placer une chaîne de sécurité entre la pièce de coin inférieure et supérieure ou une sangle pour sécuriser les portes lors de l’ouverture si cela est jugé nécessaire. » CTU, Annexe 5.6


💡 Solution :


Mieux vaut prévenir que guérir ! Utiliser un filet ou une bâche antichute à un intérêt mais attention ces articles n’ont pas de capacité d’arrimage à proprement dit.


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Pour plus d’efficacité, optez pour le système d’arrimage en demi-boucle horizontale — simple, sûr et conforme (dans le cas d'un conteneur frigorifique, ça sera la technique à privilégier). Les produits de la gamme Cordstrap incluent des points d'arrimage à fixer dans les conteneurs frigorifiques.

 


7. Problème de placardage / marquage récurents


Absence du marquage du code ONU


Chargement de briquets (UN1057) dans un conteneur.
Chargement de briquets (UN1057) dans un conteneur.

Une erreur très fréquente, directement liée au code IMDG : l’absence du numéro ONU sur les quatre faces du conteneur lorsque le chargement dépasse 4000 kg bruts d’un seul numéro ONU.

 

Citation IMDG


« Le Numéro ONU devrait être apposé sur les deux côtés et deux extrémités [...] »IMDG, 5.3.2.1

 

Cela concerne :

  • les conteneurs-citernes

  • les marchandises dangereuses en colis > 4000 kg

  • certaines classes 7

  • et les conteneurs pour vrac contenant des marchandises dangereuses

 

Plaques-étiquettes "quantitée limitée" non requises !


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Encore une erreur assez fréquente : apposer les plaques-étiquettes « quantité limitée » sur les quatre faces d’un conteneur alors qu’il contient des marchandises déclarées dangereuses qui ne relèvent pas du régime « quantité limitée ».


C’est une spécificité du Code IMDG : si un conteneur transporte à la fois des produits de classe 3 et des produits déclarés en quantité limitée, seul le placardage de la classe 3 doit être apposé sur les quatre faces du conteneur. Pourtant, de nombreux terminaux exigent ou demandent l’affichage des plaques-étiquettes « quantité limitée » sur les faces du conteneur.


 Conclusion


Ces erreurs sont très fréquentes, même sur des chargements apparemment simples. Elles ne constituent pas l’ensemble des problématiques (nous n’avons pas abordé ici les méthodes de saisissage — c’est-à-dire les techniques de fixation/maintien des charges), mais ce sont les plus faciles à éviter avec un peu de méthode et de rigueur.


La connaissance du Code CTU et des bonnes pratiques d’arrimage n’est pas une formalité : c’est une question de sécurité, de conformité et de responsabilité.


💪 Notre conseil : formez vos équipes à reconnaître et corriger ces erreurs avant le chargement.


🎓 Ce que nous proposons : formations sur l’empotage, l’arrimage et la sécurisation des cargaisons — axées sur des cas pratiques et des solutions directement applicables sur le terrain.


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