Le clouage n'est pas systématique: Comment un industriel a transformé ses pratiques d’empotage grâce au code C TU
- ylebreton5
- 20 nov.
- 3 min de lecture

Lorsqu’un industriel du secteur des câbles, pièces mécaniques et outillage a décidé d’internaliser ses opérations d’empotage, il a rapidement ressenti le besoin de sécuriser ses pratiques. Jusqu’alors, la totalité des chargements était confiée à une société sous-traitante… dont les méthodes laissaient apparaître de nombreuses non-conformités.C’est dans ce contexte que l’entreprise m’a sollicité pour une formation dédiée à l’empotage, à l’arrimage et à la conformité réglementaire selon le Code CTU.
Des pratiques héritées du sous-traitant loin des exigences réglementaires
Dès les premières observations terrain, plusieurs points critiques sont apparus.
Des palettes systématiquement clouées au plancher
Chaque palette était clouée dans le plancher du conteneur, une méthode non conforme à plusieurs niveaux :
Le clouage n’est reconnu qu’en arrimage secondaire par le Code CTU.
Toute pénétration du plancher doit faire l’objet d’un accord préalable de l’exploitant du conteneur.
L’usage de clous n’est acceptable que si les dispositifs de blocage peuvent s’appuyer solidement sur une paroi résistante du conteneur (les clous ont une capacité d'arrimage très faible et il est difficile de les évaluer)
Cette pratique ne garantissait donc ni la sécurité du chargement, ni le respect de la réglementation.
Une absence de traçabilité photo
La société sous-traitante ne prenait que très peu de photos des chargements réalisés. En cas de problème, il devenait alors impossible de documenter correctement les opérations ou de démontrer la conformité du travail effectué. D’ailleurs, l’entreprise avait déjà subi des incidents d’arrimage imputables à ces mauvaises pratiques.
L’utilisation excessive d’arrimage par frottement
De nombreux colis étaient maintenus uniquement par un arrimage frottement, un procédé peu efficace pet articulièrement déconseillé en transport maritime.
Des plans de chargement loin d’être optimisés
Les plans utilisés ne respectaient pas la répartition correcte des masses et n’exploitaient pas pleinement le volume des conteneurs. L’entreprise expédiait plus de conteneurs que nécessaire, sans en avoir conscience.
Former, accompagner et transformer : une montée en compétence immédiate
La formation a permis aux équipes de comprendre précisément les enjeux du Code CTU, mais aussi d’expérimenter en temps réel de nouvelles méthodes plus sûres et plus efficaces.
Mise en conformité des méthodes d’arrimage
L’équipe a appris à :
identifier les solutions d’arrimage primaires adaptées,
abandonner le clouage systématique (extrêmement problématique pour les planchers des conteneurs et pour les préposés au déchargement).
réduire drastiquement l’usage d’assujettissement par frottement (limité aux risques de basculement).
sécuriser les colis en s’appuyant sur les structures résistantes des conteneurs (utilisation d'un "arrimage solidaire").
Mise en place d’une traçabilité systématique
Un protocole de prise de photos à chaque étape de l’empotage a été instauré, renforçant la qualité et la transparence des opérations.
Amélioration des plans de chargement
Un résultat très concret est apparu dès la formation : un chargement initialement prévu sur 2 conteneurs 40’ + 2 conteneurs 20’ a pu être optimisé en1 conteneur 40’ + 1 conteneur 20’.
Cette seule optimisation permet déjà une économie significative. Et l’entreprise dispose désormais des compétences nécessaires pour aller encore plus loin, jusqu’à viser un chargement complet en un seul 40’.
Optimisation des colis et conditionnements
L’ajustement des dimensions de certains colis a permis :
d’augmenter la quantité de marchandises chargées directement au sol,
de réduire l’usage d’outillage d’arrimage,
de stabiliser mieux les chargements.
Des bénéfices immédiats et durables
Grâce à cette démarche, l’entreprise bénéficie aujourd’hui :
d’une conformité totale avec les exigences du Code CTU,
d’une sécurisation renforcée de ses exportations maritimes,
d’une réduction majeure des pratiques dangereuses héritées du sous-traitant,
d’une diminution de l’utilisation de clous et accessoires d’arrimage,
d’une meilleure maîtrise de ses plans de chargement,
d’économies logistiques concrètes, liées à l’optimisation du nombre de conteneurs,
et d’une autonomie renforcée pour ses futures opérations d’empotage.



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